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Démocratiser la collaboration entre les acteurs de l’immobilier sur le territoire français, voilà l’objectif de Revolution.immo. L’équipe d’Immobilier 2.0 a rencontré Olivier Viles, directeur général de Revolution.immo, afin de faire le point sur sa solution juste avant sa sortie prévue dans la première quinzaine du mois d’avril. Petit tour d’horizon des fonctionnalités et de la philosophie de l’outil.
Les propositions de Revolution.immo
Faire rentrer l’immobilier dans l’économie du partage
Revolution.immo propose une plateforme commune aux agences immobilières afin de permettre la collaboration entre celles-ci. Revolution.immo se présente comme un système d’intercabinet couplé avec une logique et des fonctionnalités de réseau social. Olivier Viles souhaite ainsi promouvoir une nouvelle image des agents immobiliers en proposant un outil qui correspond à la nouvelle génération d’agents et de clients qui arrivent sur le marché.
Pour le dirigeant de Revolution.immo, la concurrence que les agences doivent craindre n’est pas celle de leurs homologues, mais plutôt celle des réseaux de particuliers. C’est notamment pour cette raison que cet ancien agent a conçu son service autour de la collaboration entre professionnels. Selon lui, c’est la qualité du service et le réseau qui permettront aux agents de se démarquer du PAP.
En présentant un outil orienté métier, l’entreprise souhaite privilégier le nombre de mandats vendus plutôt que le nombre d’annonces présentes sur sa plateforme. Nous avons demandé au dirigeant de nous décrire comment Revolution.immo compte atteindre cet objectif.
Réunir les différents acteurs de l’immobilier autour de la transmission d’informations
Afin de promouvoir cette notion de collaboration, Revolution.immo permet de faciliter la communication des informations. Entre agents immobiliers, oui, mais aussi plus largement à l’ensemble des acteurs qui interviennent de près ou de loin dans une transaction immobilière.
Le système regroupe donc les agents, les clients, mais également les banques, notaires ou entrepreneurs sur la région. Le but étant que le client utilise Revolution.immo avant, pendant et après la transaction et que toute l’information y soit réunie au même endroit. Le cycle de vie du client ne s’arrête jamais et l’agence peut rester en contact avec ses clients. Pour les professionnels, l’intérêt est également de créer des synergies et de maîtriser la connaissance du client. Vous pourrez recommander des entrepreneurs et leur fournir vos informations sur le client (et inversement), tout ça afin de renforcer votre position d’expert.
Un système de commission partagé qui se veut le plus juste possible
Comme d’autres systèmes d’intercabinet, Revolution.immo propose une commission partagée entre l’agent qui rentre le mandat et celui qui le sort. La commission maximale perçue sur Revolution.immo est de 5 %, qui se répartissent de la façon suivante : 2 % pour l’agent ayant rentré le mandat et 3 % pour celui qui l’a sorti. Interrogé sur la volonté des agents à partager leur commission, M. Viles affirme en toute logique qu’il vaut mieux toucher 2 % de quelque chose que 5 % de rien du tout. Qui plus est, selon lui, la collaboration permet d’augmenter le nombre de transactions finalisées et, par effet de levier, les agents s’y retrouvent largement gagnants au final.
Une démarche qualité comme génératrice de succès
L’intérêt de l’outil passe également par la démarche qualité derrière le portail. Chaque professionnel recensé sur la plateforme possède un profil et est évalué. Cette évaluation n’est pas uniquement là pour renseigner le client, mais également pour permettre à Revolution.immo d’écarter certains profils. Le dirigeant nous expliquait qu’il n’aurait aucun scrupule à bannir certains professionnels qui ne partageraient pas la philosophie de collaboration de la plateforme ou qui n’offriraient pas un service client à la hauteur des attentes de leur clientèle. Cela correspond à la volonté qu’a le service de proposer une nouvelle image des professionnels de l’immobilier.
Comment l’outil compte-t-il réaliser ses promesses?
Un outil et non un média : les doublons impossibles
Revolution.immo se revendique comme un outil et non comme un média. Pour Olivier Viles, c’est l’une des principales différences de son service lorsqu’on lui pose la question de la concurrence. Il précise que la plateforme ne capitalise pas sur le nombre d’annonces disponibles, mais sur la satisfaction de ses utilisateurs et leur capacité à générer du business grâce à ses outils. Au-delà d’être une baseline commerciale, c’est une philosophie qui impacte les fonctionnalités de l’outil.
Pour répondre à ce besoin de proposer un outil orienté métier et au service du client, aucune annonce en doublon sur la plateforme. Cela permet au portail d’affiner ses résultats de recherche et de conserver une offre « saine ». Les habitations sont enregistrées à l’aide du numéro de cadastre et c’est la règle du premier arrivé, premier servi qui est de mise sur Revolution.immo. La première agence qui poste l’annonce est celle qui bénéficiera des 2 % de commission liés à la rentrée d’un mandat. Le site ne facture pas au nombre d’annonces, mais au forfait, qui coûte 350 euros par mois aux agences.
Profils, notifications et gestion dématérialisée des documents pour améliorer la qualité de services et la maîtrise de l’information
Revolution.immo propose donc une interface commune pour vendre sur l’ensemble du territoire français. Ici, rien de nouveau, puisque les intercabinets existent depuis longtemps. Cependant, le dirigeant nous fait remarquer que l’outil propose une version virtuelle dans l’air du temps en plus d’étendre les options de collaboration à l’ensemble des protagonistes d’un projet immobilier.
Le service propose une gestion dématérialisée de la transaction, de la phase de financement jusqu’à la signature du contrat. Les démarches se passent en ligne, chaque acteur étant notifié de l’avancée du projet, des documents manquants et de ce qui reste à faire du côté de chacun. Cela correspond avec les habitudes et attentes que l’on peut avoir en 2016. Le but étant de faciliter les démarches administratives, mais également de forcer les professionnels à être proactifs et réaliser le plus de démarches sans l’intervention du client.
Tous les utilisateurs possèdent un profil, clients comme professionnels. Les clients peuvent « liker » certaines annonces pour informer les professionnels sur leurs centres d’intérêt. Les professionnels, quant à eux, sont évalués, interagissent avec leurs clients et peuvent surtout observer qui sont les professionnels qui travaillent sur leurs mandats. Dès qu’un agent intervient sur un mandat que vous avez rentré, vous recevez automatiquement une notification pour vous le signaler, pareillement si l’un des clients à qui vous avez ouvert un compte interagit avec une annonce. Si le but de la gestion dématérialisée des documents est que l’information puisse remonter au client, ici, l’objectif est de faire remonter l’information au professionnel et que celui-ci n’ait pas à la chercher.
Les enjeux et limites d’une solution du type de Revolution.immo
L’atteinte d’une masse critique d’utilisateurs
Pour être efficace, le service va devoir séduire un certain nombre de professionnels qui viendront alimenter la plateforme. Si la plateforme n’a pas assez d’annonces, les professionnels ne verront pas l’intérêt de souscrire au service, donc ils n’y ajouteront pas d’annonces… Bref, on constate vite le cercle vicieux potentiel.
Pour tenter de répondre à cette problématique, Revolution.immo ne demande pas aux clients de se créer un compte sur la plateforme. C’est le professionnel qui se charge d’inscrire son prospect. Cela permet de valoriser l’agent immobilier et d’éviter une démarche de plus pour le client. Cependant, avec un prix de 350 €/mois, le service va quand même devoir faire ses preuves et séduire les professionnels avec sa philosophie et surtout, des annonces.
Une philosophie qui doit encore séduire les professionnels
Le partage des honoraires au centre du questionnement
Justement, la philosophie promue par Revolution.immo est louable, la collaboration entre professionnels de l’immobilier est un synonyme de dynamisme pour le secteur. Durant le RENT, Patrick Juanéda, président de la Chambre immobilière du Grand Montréal, nous expliquait comment les courtiers québécois étaient devenus plus efficace grâce à la collaboration. Cependant, cet état d’esprit ne s’est peut-être pas encore totalement démocratisé sur le territoire français. Les agents ont encore tendance à se percevoir comme des concurrents et non comme des collaborateurs. Ce qui nous amène à nous demander si les agents immobiliers seront vraiment partants pour partager leurs commissions.
Un site avec exclusivement des mandats simples?
Une question épineuse, d’autant plus pertinente en ce qui concerne les mandats exclusifs. Les agents immobiliers vont-ils accepter de partager leurs exclusivités (et par conséquent, la commission afférente) sur la plateforme? Ou va-t-on se retrouver avec essentiellement des mandats simples, postés par des agents souhaitant en avoir l’exclusivité sur la plateforme?
Un positionnement prix élevé
Un autre enjeu concerne le positionnement prix pratiqué par Revolution.immo. Avec 350 € par mois, on est sur une grille tarifaire élevée pour le secteur de l’immobilier. Même si la proposition est différente de ce que pratique la concurrence, les agents risquent d’avoir des réticences à investir dans une solution supplémentaire.
Ces éléments pourraient être des freins au succès de la start-up, mais Olivier Viles reste confiant. Selon lui, la nouvelle génération d’agents réclame des outils favorisant la collaboration et les façons de penser sont en train de changer.
En somme, Revolution.immo est un outil intéressant, de par ses fonctionnalités et également par la philosophie qu’il souhaite transmettre : favoriser la collaboration entre professionnels afin de garantir aux clients le meilleur service possible. L’outil propose des nouveautés intéressantes, il ne reste plus qu’à observer si celui-ci trouvera son public. Actuellement, la solution est disponible uniquement pour les agences immobilières, le lancement auprès du grand public devrait avoir lieu d’ici moins d’un mois. On ne devrait plus tarder à être fixé. En attendant, on vous pose la question : êtes-vous attiré par une solution comme Revolution.immo? Est-ce que la collaboration est une réponse viable à la concurrence des particuliers, selon vous?
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