Temps de lecture : 9 minutes
Cela fait maintenant plusieurs années que l’on suit de près le développement de Lici. Une solution d’intercabinet qui, en partant d’un simple groupe Facebook, a su s’imposer comme un des prestataires de référence sur le marché immobilier en quelques années. L’histoire est inspirante et nous donne confiance pour tous les entrepreneurs qui souhaitent se lancer sur le marché de l’immobilier. À l’approche de la date anniversaire de la société, et de son 10 000e membre, nous sommes allés à la rencontre de Rudy Cohen, fondateur de Lici, afin qu’il nous présente plus en détail les tenants et aboutissants de son produit… mais aussi afin qu’il nous raconte son parcours entrepreneurial.
D’un groupe Facebook local… à une application à portée nationale
Vous avez pensé et développé Lici comme un outil d’intercabinet augmenté… Si je te demandais de nous pitcher votre concept?
Lici, c’est d’abord une plateforme de partage de mandats, à l’image du MLS américain, qui connecte de manière simple et rapide l’ensemble des professionnels de la transaction. Je précise que Lici permet à la fois de mutualiser ses mandats, mais aussi ses recherches acquéreurs pour opérer des croisements en temps réel.
De plus, Lici est un écosystème de startup Proptech dont les solutions permettent à l’agent immobilier d’apporter des services innovants à son client.
Lici, c’est également toute une histoire. Comment est-ce que l’on passe d’un groupe Facebook local à une solution avec pignon sur rue et des milliers d’agents membres?
Moi-même agent immobilier pratiquant le partage de mandats, je suis parti du constat que Facebook connectant déjà les personnes, la plateforme pouvait aussi connecter les agents. C’est ce que j’ai initié en 2014 en invitant mes confrères à proposer leurs offres et recherches sur un groupe fermé. Je n’étais pas du tout dans l’optique d’en faire une solution B2B jusqu’au jour où l’activité du groupe Facebook a littéralement explosé, dépassant les 500 membres à Paris.
C’est alors que j’ai posé sur une feuille les grandes lignes de ce qui est Lici aujourd’hui avec, comme principale innovation, de ne plus interagir via un logiciel ou un software, mais via une application mobile, technologie encore inédite dans le secteur.
« Avec le recul, je me rends compte que notre groupe Facebook a permis non seulement de constituer une communauté d’agents 2.0, mais surtout, d’incuber de nouvelles règles de partage qui font le succès de Lici aujourd’hui. »
L’idée a tout de suite séduit les membres actifs de notre communauté, à qui j’ai proposé un financement en crowdfunding et qui ont collaboré à l’arborescence de l’application. En moins d’une semaine, j’avais réuni les fonds nécessaires pour lancer, 6 mois plus tard (avril 2017), l’appli Lici.
Avec le recul, je me rends compte que notre groupe Facebook a permis non seulement de constituer une communauté d’agents 2.0, mais surtout, d’incuber de nouvelles règles de partage qui font le succès de Lici aujourd’hui.
Peux-tu nous expliquer pourquoi tu as fait le choix de l’intercabinet? Pourquoi, selon toi, c’était là, dans ce domaine précis, que tu pouvais aider les professionnels de l’immobilier?
Créer un MLS, tout simplement, parce qu’utiliser une plateforme interagence permet de réduire les délais de vente, de vendre au meilleur prix et de justifier la prise d’un mandat exclusif. Il est très simple de comprendre que plus on ouvre l’information à des tiers, plus on obtient d’offres rapidement; l’époque du chacun pour soi est révolue. La période de crise sanitaire nous le fait bien comprendre. Aussi, et d’un point de vue purement capitalistique, c’est le meilleur moyen de capter le marché de la transaction, à l’instar du MLS américain qui génère 92 % des ventes de biens aux États-Unis.
Une solution pour tous les professionnels qui souhaitent collaborer et étendre leurs possibilités de business…
Peux-tu nous préciser en quoi Lici se différencie des autres solutions d’intercabinet?
Tout d’abord, la force de Lici réside dans sa technologie, le smartphone étant sans nul doute l’outil n°1 des agents. Ensuite, ce sont nos règles et notre ouverture nationale à tous les professionnels. Avant Lici, les solutions de partage de mandats étaient réservées aux seuls mandats exclusifs d’un périmètre d’agences « traditionnelles » locales, imposant un partage obligatoire de la totalité de son portefeuille.
Cette définition du partage est devenue obsolète. Pourquoi ne pas partager un mandat simple qui ne se vend pas depuis des mois? Pourquoi partager 50 % de commission sur un mandat exclusif qui peut se vendre en direct en moins de 3 semaines? Pourquoi refuser le client d’un mandataire basé à Lille prêt à faire une offre au prix sur un bien à Marseille, détenu par une agence traditionnelle? Toutes ces restrictions ne sont plus en phase avec l’état d’esprit d’un agent immobilier moderne.
« Avec Lici, on partage les mandats simples ou exclusifs de son choix, quand on veut, avec qui on veut, sur tout le territoire national, et à la répartition honoraire de son choix ».
Pour finir, le tarif! À Paris, Lici est proposé moitié moins cher que le fichier AMEPI, pour ne citer que lui; et pour le reste de la France, Lici est toujours accessible gratuitement en mode freemium. Je précise que pendant la (les) période(s) de confinement, Lici est proposé gratuitement en « full option » à 100 % des professionnels français.
Si je te demandais de nous décrire le profil type de l’agence qui utilise votre application? Urbain? Rural? Indépendant? Salarié?
Le profil? Un agent proche de ses clients, tout simplement. En détail, quand nous regardons l’activité de nos utilisateurs les plus actifs, ils sont plutôt jeunes (- de 45 ans) et basés dans les villes de plus de 100 000 habitants, dont 45 % en IDF. Ils sont à 65 % négociateurs en agences physiques, qu’elles soient indépendantes ou franchisées, et à 26 % mandataires en réseau. Cette analyse nous permet de vérifier que plus les négociateurs sont jeunes et urbains, plus ils sont enclins à partager l’information de manière rapide et globale. Cette génération révolutionne les codes avec une mentalité orientée user-centric, clef de voûte de la nouvelle économie. Ce sont eux les locomotives de Lici et, par truchement, de l’immobilier de demain.
La suite de l’aventure… pour Lici et pour le marché immobilier
Pour toi, les prochaines technologies ou tendances qui vont marquer l’immobilier, ce sont lesquelles?
Après la crise sanitaire, les choses vont s’accélérer. En effet, on voit à quel point les agences qui n’ont ni visites virtuelles, ni notaires digitaux, ni vitrines sur les réseaux sociaux sont pénalisées. À très court terme, ces 3 aspects de la digitalisation vont exploser. Ensuite, face à la nouvelle crise de l’immobilier engendrée par le virus, le marché va changer de physionomie : l’intercabinet va devenir une nécessité plus qu’une commodité. Enfin, à moyen terme, l’arrivée de la blockchain en transaction immobilière, qui va permettre de raccourcir les délais et de clarifier et dématérialiser les process.
« Si je dois sortir du cadre du métier d’agent immobilier à proprement dit, je parie sur l’arrivée des banques dans le « game » via l’intelligence artificielle ».
Si je dois sortir du cadre du métier d’agent immobilier à proprement dit, je parie sur l’arrivée des banques dans le « game » via l’intelligence artificielle : elles possèdent la data et la confiance de leurs clients pour apporter sur le marché des leads ultraqualifiées aux agents. Enfin, et cela ne tient qu’à moi, j’aimerai imaginer une véritable révolution technologique des portails d’annonces qui n’ont foncièrement pas évolué depuis les années 2000 (vingt ans déjà). Aujourd’hui, on ne cherche plus un m2 et un prix : on cherche un CHEZ-SOI. Grosse différence.
Quel est l’avenir proche de Lici? Aurais-tu quelques scoops pour les lecteurs d’Immo2?
Beaucoup de choses dans le pipe en effet. La plus importante, à mon sens, c’est l’arrivée dans Lici d’un acteur majeur de la transaction (plus de 700 agences) dont le nom sera dévoilé à la fin du confinement. C’est pour nous une véritable récompense qui montre que Lici est aujourd’hui devenue la plateforme interagence française de référence. Moins claquante, mais aussi importante, une version web de Lici pour permettre à nos milliers d’utilisateurs d’avoir accès à notre base de données via un ordinateur fixe. Enfin, le lancement d’un label dédié aux agences immobilières qui souhaitent upgrader leur offre de service et qui s’engagent à partager leurs mandats.
Vous publiez via votre blog « Immobilier demain » des conseils pour les pros de l’immo. Lesquels retiendrais-tu pour nos lecteurs?
Deux conseils? Être empathique et se remettre en question. Comme astuces, je dirais qu’ils doivent impérativement s’abonner à Immo 2.0 pour être à la page des nouvelles tendances et suivre les formations du Campus. Enfin, remettre le client acquéreur au centre de leur business, partager leurs honoraires en intercabinet et offrir un maximum de services digitaux en échange de l’exclusivité. Les pros perdront un peu de marge, mais bénéficieront d’une recommandation toute naturelle, augmentant de facto leur volume de vente.
Dernière question : Pourquoi Immobilier 2.0 est-il le meilleur média immobilier que tu aies eu la chance de lire?
Parce que c’est grâce à la lecture de vos articles et à votre vision de l’immobilier que j’ai lancé Lici.
Vous devez être membres pour participer au débat
Cliquez ici pour vous connecter à votre compte Immo2
OU
Devenir membre Immo2 Premium