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Récemment, WeWork, le géant du coworking, s’est lancé sur le marché de la colocation avec WeLive. Cependant, l’entreprise n’est pas totalement sortie de sa zone de confort, puisque ses logements sont proposés à des coworkeurs, avec une offre clé en main. Une colocation all-inclusive avec des services inclus directement dans l’offre. Ces services vont du ménage jusqu’à la lessive, sans oublier le ravitaillement du réfrigérateur. Sur le papier, cela prête à sourire et l’on pourrait se dire que ce n’est qu’un simple coup de publicité. Cependant, derrière ce concept se cache peut-être l’avenir de la gestion locative. On revient aujourd’hui sur le concept de WeLive et sa capacité à répondre aux attentes des nouveaux clients.
Le concept WeLive, qu’est-ce que c’est?
Une location ALL-in-one
Le concept de WeLive est une offre de colocation que l’on pourrait qualifier de « all inclusive ». Au-delà du droit de résider dans le logement, les occupants bénéficient de plusieurs services liés à son occupation. Des services qui englobent aussi bien la connexion Internet, que des prestations de ménage. En somme, les colocataires n’ont plus qu’à poser leur valise, WeLive s’occupe de leur lieu de vie pour eux. WeLive propose :
- Une chambre dans un appartement en colocation;
- Une connexion Internet, le câble et le téléphone;
- Les meubles ainsi que le linge de maison sont compris;
- Des services de ménage et une laverie à disposition;
- Des espaces communs comme une salle de Yoga, une salle d’arcade ou encore une cafétéria avec un chef;
- Une conciergerie disponible à temps plein;
- Le café, le thé et les bières à volonté dans l’appartement.
Le logement devient un service et non une propriété
Dans cette optique, le logement n’est plus vu comme un « bien », une propriété, mais bel et bien comme un service. Dans cette optique, le tout compris apparaît comme une évidence. L’occupant paie pour une offre complète et il n’a plus qu’à utiliser le « service », le reste s’inscrit justement dans une démarche de qualité de service. C’est une nouvelle vision de l’immobilier qui pourrait se démocratiser, induisant de nombreux changements dans les agences immobilières. Les relations entre gestionnaires et locataires se retrouveraient bouleversées. L’occupant est en contact permettant avec l’entreprise qui gère l’habitation et celle-ci peut donc plus facilement le fidéliser.
Le clé en main : une réponse aux attentes de la génération Y?
Un style de vie autant qu’un logement
Sur le concept, WeLive fournit autant un style de vie qu’un logement. En effet, l’offre locative cible une population bien précise : les coworkeurs déjà présents dans les coworking WeWork. En proposant une colocation entre coworkeurs, WeLive pousse le concept à son paroxysme. Une situation qui pourrait s’avérer contraignante pour certains, mais qui correspond totalement au style de vie des personnes ciblées.
Au-delà de l’aspect ressources humaines de la question, on remarque surtout que WeLive a adapté son offre à une cible très particulière et lui propose d’aller au bout de sa façon de penser. Et c’est notamment dans cet aspect que se trouve le tour de force du géant du coworking : proposer une offre immobilière adaptée à la vie du client. Cette stratégie peut être appliquée à d’autres types de clientèles. Par exemple, pour de jeunes parents, cela pourrait être de proposer un service de crèche et de nounou directement dans le bâtiment.
On note également le côté « communauté » que promeut WeLive; l’entreprise cible un type de clients et les rassemble. Viser des communautés permet d’affiner son ciblage et son offre de services pour correspondre étroitement à ses attentes. Les communautés sont également de très bons prescripteurs : réussir à les satisfaire, c’est s’assurer de bonnes retombées en termes de communication et de notoriété.
S’adapter aux habitudes de consommation et aux envies
La génération Y ne souhaite pas forcément s’engager et surtout, n’a pas la même manière de consommer. Si auparavant, la notion de propriété et d’engagement primait, désormais, l’heure est aux multiples abonnements dont on peut se séparer d’un simple clic. On n’achète plus de disques, on est abonnés à Spotify; on n’achète plus de DVD, on préfère payer un abonnement Netflix; etc. La génération Y a intégré dans son mode de consommation les abonnements et la consommation illimitée, même si, au final, elle n’a pas la propriété de ce qu’elle a écouté/lu/vu/habité. La génération Y est également plus mobile et volatile que les générations précédentes. C’est pourquoi plusieurs d’entre eux souhaitent aborder l’immobilier comme un service, y voir moins de contraintes et surtout, plus de liberté.
Une solution de A à Z où l’occupant n’a qu’à s’installer
Il faut également souligner le côté « plaisant » que peut avoir une offre all-inclusive. Ne plus avoir à faire le ménage ou les courses est un argument très intéressant pour n’importe quel client. C’est le concept de l’hôtel tout compris, mais appliqué à la vie de tous les jours. On comprend aisément que, sur le papier, cela puisse plaire. En échange d’une certaine somme, on vous débarrasse de toutes les contraintes de la vie quotidienne et vous n’avez plus qu’à vous consacrer à ce qui vous intéresse. C’est l’argument principal des hôtels face à Airnnb et il n’y a pas de raisons pour que cet argument soit caduc dans la vie de tous les jours.
Et en dehors de WeLive?
On profite de ces lignes également pour présenter Cohabs, une initiative européenne similaire à celle de WeLive. Cette start-up bruxelloise, qui propose des appartements en colocation, cible en effet la communauté des travailleurs nomades et des expatriés. Comme WeLive, on est ici aussi en face d’un service qui cible une communauté précise et tente de s’adapter à son mode de vie.
Pour les clients qui le souhaitent, un abonnement à des services de conciergerie est à disposition, via l’application de la start-up. Une conciergerie qui propose le remplissage du frigo, le pressing, le ménage, des cours de Yoga, l’envoi et la réception de colis ou encore la location de voiture. Le but étant de permettre aux clients de se concentrer sur les tâches qui leur plaisent. Les logements proposent également des installations domotiques permettant de contrôler la consommation d’énergie de l’habitation. Des petits plus qui permettent de s’adapter précisément aux attentes de la cible. On se rapproche donc très près du modèle de WeLive, sans pour autant être en face d’un copier-coller. On ne peut que vous inviter à faire un tour sur leur site Internet pour découvrir l’offre et l’état d’esprit de cette start-up.
Alors oui, le modèle WeLive pourrait bel et bien faire des adeptes parmi la génération Y. Si pour l’instant, l’offre est trop restreinte pour se généraliser, certains acteurs pourraient faire bouger les choses à vitesse grand V. Est-ce que ce type d’offre deviendra la norme? À vrai dire, on ne peut pas encore l’affirmer. Si cela devait être le cas, le métier d’agent immobilier, les agences immobilières et l’activité de gestion locative se retrouveraient totalement transformés. En attendant, on vous laisse nous dire ce que vous pensez de ce type de location dans les commentaires. Est-ce que vous y croyez? Avez-vous déjà observé des pratiques similaires?
Bonjour Florian,
Je suis philosophe, président de l’association les murs ont des idées (vous pouvez consulter ma page wikipédia), et auteur spécialisé dans les relations entre digital studies, immobilier, et art contemporain (cliquez mon nom dans google)
pouvez-vous m’appeler ? 0635023394
Merci,
Norbert Hillaire