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Mais qu’a pu bien faire Opendoor pour être sanctionné d’une amende de 62 millions de dollars ? Et surtout, sur quoi l’ibuyer américain a-t-il menti ? Via une publicité, la société américaine a affirmé que les propriétaires pouvaient gagner plus d’argent s’ils vendaient leur bien via Opendoor plutôt que par une agence immobilière. Quand on connaît le business modèle de cette startup, voire les conditions des ibuyers de façon générale, c’était bien tenté mais sacrément gonflé ! 

Sur quoi repose l’offre d’Opendoor ?

Fondé en 2014, Opendoor propose aux propriétaires qui souhaitent vendre vite d’estimer et d’acheter leur bien en 48h via des algorithmes, puis de revendre leur bien. C’est l’offre classique que l’on retrouve chez la plupart des ibuyers comme Knock et OfferPad aux États-Unis ou encore Casavo en Italie. 

C’est en creusant son business model que les allégations de l’ibuyer se révèlent fausses. Selon la Federal Trade Commission, les vendeurs qui passent par Opendoor ont tendance à payer plus que via une agence immobilière. De plus, la société – comme ses homologues – rachète souvent les propriétés en-dessous de la valeur du marché. L’ibuyer américain a très certainement voulu miser sur une des composantes de son offre : ses frais de transaction sont regroupés. Enfin, la société procède elle-même aux rénovations après avoir racheté une propriété. Si on ne rentre pas dans le détail, on peut donc facilement se méprendre sur les avantages financiers promis par l’entreprise. Il est toutefois nécessaire de rappeler le point fort et point différenciant d’Opendoor. La startup s’adresse aux propriétaires qui veulent et doivent vendre rapidement.

L’ibuying : un marché fragile ?

Disons plutôt que les ibuyers n’ont pas grand intérêt à se reposer sur leurs lauriers. La durabilité du modèle a été remise en question après l’effondrement de Zillow et de ses activités d’ibuying. Par ailleurs, le cours des actions des iBuyers, comprenant également Offerpad et Redfin, a commencé à chuter et les analystes ont commencé à les déclasser avant la crise du marché immobilier. Rappelons enfin la déconvenue de Loft qui a dû licencier 12% de ses effectifs il y a quelques jours. Pas de quoi spéculer sur la fin de ce marché pour autant, mais Opendoor et ses homologues se doivent de consolider leur offre de base avant tout. 

Quel avenir pour Opendoor ?

L’amende de 62 millions de dollars est une punition avant toute chose et ne devrait pas mettre, financièrement, en péril Opendoor. Sa santé semble même plutôt bonne, la startup a déclaré un revenu record de 5,2 milliards de dollars pour le premier trimestre. Soit son premier trimestre rentable en 8 ans d’existence.

Toute la question est de savoir si cette mauvaise publicité se révèlera justement si mauvaise que cela. Elle pourrait donner un coup d’éclairage à la startup et amener quelques curieux à découvrir qui est et que fait réellement Opendoor ! Ses futurs résultats nous en diront un peu plus 😉

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