Proptech – L’ibuyer brésilien Loft licencie 380 employés

Le marché de l’ibuying semble être dans tous ses états. Quand nous apprenons la levée de fonds de 400 millions d’€ de Casavo, nous découvrons simultanément la mauvaise santé d’un de ses homologues. Il s’agit de Loft, une startup brésilienne. Malgré une valorisation à 2,9 milliards de dollars en 2021, la proptech sud-américaine se retrouve, un an après, en difficulté. Elle a licencié environ 380 employés, soit 12 % de ses effectifs.

CE QUE FAIT LOFT

Loft s’est fait une place dans le marché de l’ibuying au Brésil. En numérisant graduellement tous les process liés à une vente immobilière, la marque est peu à peu devenue une plateforme “one-stop shop”. C’est-à-dire, une plateforme proposant un parcours client sans intermédiaire.

Depuis sa création en 2018, Loft a levé 800 millions de dollars de fonds propres auprès d’une base d’investisseurs comprenant Baillie Gifford, Andreessen Horowitz (a16z), D1 Capital, QED et Tiger Global. En 2020 Loft annonçait entretenir plus de 13 000 listes de propriétés dans environ 130 régions à travers São Paulo et Rio de Janeiro, en partenariat avec plus de 30 000 courtiers.

POURQUOI LOFT LICENCIE

Ce licenciement survient après celui d’avril dernier, qui concernait cette fois-là 159 employés. Ceci porte le total de licenciements à près de 540, et le nombre d’employés restant à environ 3200.

La Licorne brésilienne qui a connu une croissance soutenue depuis 4 ans souhaite affiner ses process pour soutenir cette dernière. Après plusieurs acquisitions, d’importantes levées de fonds et un début de déploiement à l’international, Loft souhaite miser sur l’innovation technologique. Ceci passe notamment par l’optimisation de l’utilisation de la ressource humaine. Soulignons enfin la mauvaise santé du marché immobilier brésilien. Tout comme aux États-Unis, l’Amérique latine fait face à un ralentissement du marché dû, entre autres, à la hausse des taux d’intérêt. À titre d’exemple, Redfin et Compass ont également procédé à des licenciements. Soit 920 personnes à eux deux.

Les fondateurs de Loft ont cependant précisé qu’ils soutiendraient les employés remerciés. La marque a annoncé une série de mesures sociales pour faciliter le réemploi de ses anciens talents.

CE QUE DOIT RETENIR LE PROFESSIONNEL DE L’IMMOBILIER

Le destin de Loft n’est pas encore joué. L’ibuyer a insisté sur sa volonté de solidifier la croissance qu’elle avait acquise au cours des dernières années. On retient cependant deux choses. Premièrement, les levées de fonds pharaoniques et les valorisations au milliard ne garantissent pas forcément de meilleures performances. Deuxièmement, il est plutôt triste de constater que le développement technologique se fait – contrairement à sa promesse initiale – au détriment de l’humain. Souhaitons bon courage aux équipes de Loft et une (autre) longue vie professionnelle aux employés licenciés !