Le futur de la proptech sera-t-il influencé par l’intelligence artificielle ? – RENT 2024

Selon Stéphane Scarella, directeur général du salon RENT, l’intelligence artificielle pourrait jouer un rôle important auprès des startups, et particulièrement au sein de la proptech. Voilà pourquoi l’IA sera au cœur de RENT 2024, qui aura lieu les 6 et 7 novembre prochains.

Tirer son épingle du jeu dans un marché immobilier qui se cherche

On le sait, le secteur de l’immobilier est en crise. Comme le résume bien Stéphane Scarella :

« L’actualité politique récente a déjà eu des répercussions sur la variation de l’emprunt de l’état et cela pourrait mettre fin à la tendance baissière des taux immobiliers alors que le besoin structurel de logements, neufs ou anciens reste un enjeu majeur pour des millions de Français. »

De plus, alors qu’on a observé une augmentation de signatures de mandats et une amélioration du taux d’exclusivité au cours des derniers mois, le marché a changé et les attentes des prospects ont elles aussi évolué. Pensons notamment à la loi Climat et Résilience, qui a impacté les recherches immobilières à un point tel que le terme DPE a fait partie des recherches les plus importantes sur le portail d’annonces immobilières Ouestfrance-immo.com lors du premier trimestre de 2024.

Toutefois, cela peut signifier de nouvelles opportunités pour les startups, qui sont les mieux placées pour répondre à ces nouveaux besoins, comme le rappelle le directeur général du salon RENT :

« L’innovation portée par plus de 400 startups regroupées au sein de la Proptech, la Fintech, la Constructech est une première condition pour répondre aux enjeux économiques de demain. L’intégration de l’IA pour comprendre et personnaliser les services, fluidifier le parcours sera la clé pour s’inscrire dans l’industrie et attirer des fonds. »

Un écosystème est en train de se construire autour de l’intelligence artificielle

Avec plus de 600 startups spécialisées, ce qui représente une augmentation de 21 % entre 2021 et 2023, la France est le premier écosystème pour l’intelligence artificielle en Europe. Avec son engagement envers les enjeux d’accessibilité, de durabilité et d’abordabilité, la proptech doit être favorisée non seulement pour les fonds d’investissement, mais aussi pour le soutien des secteurs industriels et institutionnels. « La contrepartie c’est d’être pionnier et opportuniste en termes d’innovation », ajoute Stéphane Scarella.

Et innovatrices, les startups françaises le sont ! En 2023, les 120 entreprises qui composent la promotion 2024 du French Tech Next40/120 ont cumulé un total de 10 milliards de chiffre d’affaires net, contrairement à 7,5 milliards en 2022. Devant tant de startups exceptionnelles, il peut être difficile pour les nouvelles entreprises d’attirer l’attention des investisseurs.

Certaines proptech parviennent déjà à tirer leur épingle du jeu afin de répondre aux exigences des investisseurs, qui demandent d’aller plus vite et de faire mieux :

 « C’est le cas notamment de Zefir, alternative au parcours immobilier traditionnel, qui a levé 11 millions d’euros début avril, ou encore de Check & Visit, spécialiste de la collecte de données sur la transition énergétique », explique Stéphane Scarella.

En effet, la startup bretonne Check & Visit, qui avait levé 12,5 millions d’euros en mai 2023, a par la suite fait l’acquisition de la branche d’états des lieux d’ABC Immodiag. Récemment, la jeune pousse s’est associée avec la plateforme Studapart afin de digitaliser et d’automatiser l’état des lieux.

Ailleurs dans le monde, la proptech et l’intelligence artificielle constituent un véritable levier en termes de financement. Par exemple, la startup australienne SpatialGPT.ai, qui s’est donné pour mission de redéfinir les environnements spatiaux avec l’aide de l’IA, a levé 3,4 millions de dollars américains.

L’intelligence artificielle à l’honneur au RENT

Suite à une édition record en 2023, le prochain salon RENT, qui aura lieu les 6 et 7 novembre, placera l’intelligence artificielle au centre des discussions, que ce soit pour l’amélioration de la performance des professionnels ou encore le rôle joué auprès des consommateurs afin de répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux. Pour Stéphane Scarella, « l’IA arrive à pas de géant », autant pour l’immobilier que pour les autres secteurs, ce qui représente une chance inouïe de découvrir des startups innovantes qui s’appuient sur ces avancées technologiques.

Ce sera aussi l’occasion de se pencher sur des domaines réputés pour leurs succès au financement comme la décarbonation, les solutions au crédit traditionnel ou la réduction des coûts de la rénovation énergétique. Rappelons-nous que la startup française kelvin, qui a réalisé un premier tour de table de 5 millions d’euros en juin dernier, mise justement sur la simplification de la rénovation énergétique. Toutefois, comme le mentionne Stéphane Scarella, un autre défi attend ces jeunes pousses :

« Celles qui réussissent à apporter une solution à un usage majeur, en adéquation avec le marché, lèvent des fonds, mais elles doivent ensuite emprunter la voie plus traditionnelle d’une gestion d’entreprise vertueuse pour s’installer ».

En d’autres termes, la proptech doit « proposer des solutions cohérentes, innovantes et performantes à la fois », d’autant plus qu’elle est en pleine expansion et qu’elle peut jouer un rôle crucial dans la transformation du secteur immobilier, que ce soit en augmentant l’accessibilité au logement ou en renforçant la sécurité des données. Selon Stéphane Scarella, c’est par l’intégration des technologies avancées et le maintien de la transparence et de l’interaction humaine que la proptech peut révolutionner la manière dont nous concevons, accédons et vivant dans les logements :

« Cette approche équilibrée entre technologie et humanisation est essentielle pour relever les défis actuels et futurs du marché immobilier, tout en gagnant et en maintenant la confiance des utilisateurs ».

Un autre exemple venu d’ailleurs : en février dernier, la startup américaine Higharc a levé 53 millions de dollars pour le développement de sa plateforme. Son service de cloud, destiné aux entreprises de la construction, rassemble toutes les informations nécessaires en un seul endroit, en plus d’être partagées et mises à jour en temps réel dans tous les départements. Ainsi, la jeune pousse vise à transformer la manière de construire ainsi que celle de vendre de nouvelles maisons. Et avec ce plus récent tour de table, Higharc souhaite étendre ses processus automatisés d’estimation des matériaux ainsi que ses flux de travail génératifs basés sur l’intelligence artificielle.

L’intelligence artificielle au service de l’immobilier

Comme nous avons pu le constater, le secteur de l’immobilier demeure en pleine effervescence et les défis à relever sont nombreux : construction de nouveaux logements, rénovation énergétique, accès alternatif au crédit traditionnel… Toutefois, l’intelligence artificielle pourrait donner un sérieux coup de pouce à la proptech, notamment pour la récolte et l’analyse de données en quantité industrielle.

Cependant, il est préférable d’exercer une grande prudence dans le choix des données. À titre d’exemple, le 31 mai dernier, le Tribunal judiciaire de Nanterre a condamné la plateforme Jinka pour extraction et réutilisation illicites d’annonces immobilières du site leboncoin, menant ainsi à une amande de 50 000 euros à titres de dommages et intérêts. Et plus tôt, aux États-Unis, 118 compagnies américaines ont été visées par une poursuite judiciaire pour violations présumées d’une loi destinée à protéger les données personnelles des professionnels des forces de l’ordre et de leurs familles.

Conclusion

Pour reprendre les paroles de Stéphane Scarella, c’est par l’équilibre entre technologies et humains qu’on parviendra à surmonter les obstacles du marché immobilier. Et avec l’intelligence artificielle au cœur du prochain RENT, nous espérons que vous serez des nôtres afin de vivre des échanges riches en innovations.

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