Temps de lecture : 4 minutes


Vendre son bien en une minute? C’est ce que propose cette entreprise grâce au big data.

La big data, un concept encore obscur, mais qui fait déjà beaucoup parler de lui dans l’immobilier. Opendoor a mis en place un business model super innovant et qui répond à un besoin réel de nombreux vendeurs. Un concept basé sur l’analyse de l’information grâce à la big data, qui permet à l’entreprise de proposer un système défaussant les clients vendeurs de toutes les étapes de la vente immobilière, tout en s’assurant d’être gagnant sur la revente des propriétés.

Les agents immobiliers vont avoir du mal à faire mieux

Si on résume grossièrement, un vendeur de biens immobiliers a deux besoins primaires : vendre le plus vite et vendre le plus cher.

Pour ceux qui souhaitent vendre le plus vite possible, Opendoor propose une solution radicalement efficace : ils achètent le bien immobilier tout de suite! Comment cela est-il possible?

Opendoor prend le risque à la place des vendeurs!

Un business model innovant dans l’immobilier : acheter et revendre grâce à la big data

L’innovation d’Opendoor réside dans son business model, qui consiste, dans un premier temps, à acheter les propriétés des vendeurs pour, dans un second temps, mettre le mandat en vente sur le marché. L’achat de la propriété du vendeur se fait à l’aide d’un outil d’estimation des prix basé sur le traitement de la big data immobilière.

L’outil analyse l’ensemble des informations de la zone d’activité du mandat pour en sortir le prix juste. Des informations telles que : les prix de vente des biens aux alentours, les informations sur les commerçants, la proximité avec les différents établissements (scolaires, médicaux, administratifs…), les tendances du marché, salaires médians… tout est passé dans la moulinette de l’outil.

De cette façon, les agents d’Opendoor peuvent estimer à combien ils doivent acheter la maison. Le service s’assure de prendre le moins de risques possible en utilisant cet outil qui vient en soutien du savoir-faire des agents immobiliers. Car, en effet, cela reste un des agents du service qui fait la proposition. Une fois la propriété achetée, Opendoor va la revendre en appliquant sa commission au passage; le prix de vente est lui aussi déterminé grâce à l’outil d’estimation. 

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Débarrasser les clients vendeurs de toutes les contraintes pour capter plus de mandats

Comme on l’a vu, Opendoor s’adresse aux vendeurs qui souhaitent voir leur propriété partir le plus rapidement possible : le service fait une proposition et si le prospect accepte, il est libéré de tous les soucis qui vont de pair avec la vente de sa propriété. Un argument auquel les clients vendeurs sont particulièrement sensibles. Que sa propriété se vende le plus vite possible est l’un des principaux intérêts d’un particulier à recourir à une agence. Opendoor frappe juste et tape là où ça fait mal : le cœur des clients vendeurs.

Le vendeur se rend sur la plateforme du service, il répond à un formulaire en 7 étapes et il reçoit directement une offre d’achat pour sa propriété dans sur sa boîte mail. On ne peut faire plus simple pour lui!

Cette démarche s’inscrit dans la tendance de raccourcir le temps des transactions pour permettre aux agences de gérer encore et toujours plus de mandats. En proposant le prix juste à l’achat comme à la revente, la compagnie cherche à optimiser la mise sur le marché des biens qu’elle acquiert. Acheter, revendre et le tout vite et bien!

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Opendoor a récemment levé 30 millions d’euros auprès d’un groupe d’investisseurs, une preuve que le concept séduit. Qui plus est, la compagnie a remporté le prix Inman de la « Most Innovative Real Estate Company ». La tendance du big data commence à faire parler d’elle sur le marché immobilier. Aujourd’hui, c’est une nouvelle manière de penser l’immobilier qui apparaît.

Et si l’immobilier venait à ne fonctionner que comme cela dans l’avenir?

Nous pouvons maintenant nous questionner sur l’impact de telles innovations sur le marché immobilier à long terme. Cette méthode peut-elle se démocratiser? Doit-on imaginer un futur où les agences immobilières seront propriétaires de tous les biens qu’elles revendront?

L’acquisition de mandats ne serait plus une question d’opportunité pour une agence immobilière, mais une question de gestion des risques. Quelles sont les propriétés sur lesquelles l’agence se doit d’investir et quelles sont celles sur lesquelles il vaut mieux rester en retrait? Quel pourrait être l’impact sur les prix de l’immobilier? Le vendeur vendrait forcément au plus offrant. Mais si le prix vendeur augmente, la marge diminue… Le risque reviendrait donc réellement sur le professionnel.

L’entreprise immobilière devrait donc sortir des mandats avant d’en rentrer d’autres, ou travailler avec des fonds spécialisés dans l’achat de propriétés aux particuliers pour laisser la gestion de la revente aux agences.

Cette startup apporte beaucoup de questions, à commencer par savoir si elle va fonctionner dans le temps, si elle va créer un nouveau mode de consommation de l’immobilier, créer des concurrents, si le risque n’est pas trop élevé.

De votre côté, que pensez-vous de cette startup? Que pensez-vous d’une telle approche? Est-ce que ça va fonctionner? Est-ce qu’il y a une chance que cela modifie profondément le secteur?

à propos

Article rédigé par Vincent Lecamus

Passionné par l'innovation, Vincent est en veille constante pour dénicher les technologies et tendances qui vont impacter le secteur immobilier. Quand Vincent n'est pas occupé comme journaliste sur Immobilier 2.0, il développe de nouveaux projets entrepreneuriaux et coach des ... Lire la suite

Débats et commentaires de la communauté

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  1. Olivier ROUSSEL says:

    Bonjour,

    L’idée est originale, mais je ne vois pas bien comment avec la fiscalité français une start up va pouvoir transformer la formule Prix d’achat du bien + Frais d’enregistrements + frais bancaires – imposition sur la revente en un résultat bénéficiaire.

  2. William SEROR says:

    Olivier ROUSSEL a vu juste. Il y a incontestablement un non-dit; c’est ce non-dit qui fait la différence, c’est à dire qu’il apparaîtra–peut-être— que cet achat du bien du Vendeur N’EST PAS UNE ACQUISITION FERME, mais une Promesse d’achat AVEC CONDITIONS SUSPENSIVES et faculté de substitution . Mais déjà, cette faculté de substitution avec un prix augmenté du montant de la commission, nous avait été interdit par les Notaires, la substitution ne pouvant se faire qu’aux mêmes conditions. Et là déjà il y a incontestablement problème car en sus de la différence de prix, il y a la condition de crédit. Au nom de qui faire les notifications pour les droits de rétraction et autres ? Et les charges de Copropriété ? Et les Impôts fonciers pour la période qui chevauche ou va chevaucher sur deux années ? De l’encre va couler..
    Si un tel truc va marcher, alors les Marchands de Biens rattachés à « leur » Agences Immobilières vont même améliorer le système. En ce qui me concerne, ce système avait existé « confidentiellement » de bouche à oreille entre certains professionnels à l’époque où le Président Mitterrand y avait mis fin en décidant de pénaliser la profession…qui s’est écroulée un ou deux ans après. Mais toujours bonne chance aux innovateurs.

  3. Emmanuel says:

    Bonjour
    À priori ce système est celui des marchands de biens en France qui achètent le plus bas possible pour préserver leur marge à la revente

    Emmanuel

  4. Peter Jorgensen Consulting says:

    Bonjour,
    Effectivement l’idée est alléchante pour les vendeurs mais comme le dit Olivier, ce business model me semble impossible en France au regard des frais de notaire… à moins que Opendoor achète le bien du vendeur en dessous des prix du marché. Pas sûr que les vendeurs acceptent 🙂 !

  5. LEFEBVRE says:

    Bonjour,

    En effet quel est le business modèle ? En outre à un vendeur particulier l’achat se fait TTC, quid de la TVA.
    A propos de la substitution, elle est normalement interdite.

  6. Armelle says:

    En l’état du droit ce concept me parait incompatible avec les règles de la profession d’agent immobilier qui lui interdisent d’acheter le bien. Piètre détournement que la rédaction d’une promesse avec faculté de substitution…les notaires n’ont aucun pouvoir d’interdiction… l’achat et la vente de bien immobilier relèvent d’activités réglementées !

  7. c.calmette says:

    Ca ne me semble pas très fiable et faisable ici en France, pour les mêmes raisons évoquées ci dessus. Surtout dans certaines régions ou les prix se sont écroulés et pas très prévisibles pour les années à venir…

  8. Vincent Lecamus says:

    Pour information, quand on a parlé de Uber au président de G7, il a répondu : « impossible en France, la profession est réglementée, le marché est très disparate, etc. » Aujourd’hui, il essaie de limiter les dégâts.
    Airbnb a eu plus ou moins les mêmes « problèmes ». C’est le fait de croire que c’est pas possible qui laisse de la place aux startups qui prennent des parts de marché à vitesse grand V 😉
    L’avenir nous en dira plus. De notre côté, on reste en veille pour la profession !!

  9. cedric says:

    Ce ne sont ni plus ni moins des marchands de biens.
    Ils n’ont rien inventé, je ne pense pas que cela fonctionnera à terme vu le barrage dressé contre ces professionnels par les pouvoirs publics depuis quelques années . Seuls les « gros » marchands de biens s’en sortent car ils ont une trésorerie qui leur permet de faire tourner leur stock et de faire face au système de matraquage fiscal et social. Aussi, Ils ont un tissu relationnel très important et je ne pense pas que des algorithmes remplacent l’humain sur ce point.

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