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Deuxième semaine de récolte pour l’étude Immopinion 2023. On continue à vous partager les résultats de l’étude réalisée l’année dernière grâce à vous.

On revient donc avec un article consacré à l’étude ImmOpinion 2022. Une enquête riche en enseignements qui nous a permis de mesurer les besoins, les attentes et les inquiétudes des pros de l’immobilier. À ce sujet, quelques données ont retenu notre attention sur le volume de la profession et sur la perception qu’en ont les agents immobiliers. Dans les grandes lignes, cette thématique inquiète. Bonne nouvelle : pas nous !

Cet article est issu de l’étude menée par ImmOpinion, un observatoire neutre et exclusif qui s’intéresse aux pratiques des professionnels de l’immobilier en France depuis 6 ans. Pour la 3e année consécutive, Immo2 accompagne cette étude pour permettre à la profession immobilière de s’exprimer et de partager ses bonnes pratiques. Cette enquête est l’occasion pour nous de connaître réellement vos besoins, vos points forts et vos axes d’améliorations et de vous délivrer des conseils personnalisés.

Tous les participants recevront une synthèse de l’étude riche en enseignements

1 – Le nombre de professionnels a considérablement augmenté ces 6 dernières années… et cela inquiète la profession

Parmi les données recueillies, deux informations principales nous intéressent : 

  1. 1 répondant sur 5 à l’étude ImmOpinion by Immo2 a lancé son activité depuis la COVID-19 et presque moins de la moitié ont moins de 5 ans d’existence. Cette croissance « jeune » se fait nettement ressentir du côté des mandataires.
  • 35 % des mandataires ont déclaré que leur structure avait moins de 5 ans contre 23 % pour les groupes et 19 % pour les indépendants.
  • 29 % des mandataires ont déclaré que leur structure avait 2 ans ou moins contre 13 % pour les groupes et 18 % pour les indépendants.
  1.  Le nombre grandissant de professionnels de l’immobilier est la première préoccupation des répondants 

Avec l’observatoire neutre et exclusif ImmOpinion, on s’est intéressé aux préoccupations conjoncturelles de la profession. Le « nombre grandissant de professionnels de l’immobilier » est, de très loin, la première source d’inquiétude. 62 % des experts interrogés ont sélectionné cette préoccupation. Là-dessus, indépendants, groupes et mandataires manifestent une inquiétude quasiment à parts égales : 61 % pour les indépendants, 62 % pour les groupes et 66 % pour les mandataires.

Les conseils d’Immo2

Même si l’étude fait état d’une grande inquiétude, il faut tout de même y voir une bonne nouvelle : le métier d’agent immobilier attire et est vu comme un métier porteur. Deux solutions s’offrent à vous pour tirer profit de cette tendance :

👉 Voyez la concurrence comme une opportunité : celle de vous dépasser et de faire mieux qu’elle. Tout du moins, d’offrir une expérience client différente. Faites un benchmark des agences concurrentes de votre localité et placez-vous parmi elles. Quelles sont vos valeurs ? Quels points vous rendent uniques et vous distinguent d’elles ? Les compétences et les talents de vos équipes ? Vos mandats ? Vos clients ambassadeurs ? Votre image de marque ? Réaffirmez les valeurs et l’expertise de votre agence et valorisez-les auprès de vos prospects. Vous comme eux saurez pourquoi vous choisir.

👉 Sensibilisez au métier d’agent immobilier et à la création d’une agence : proposez des échanges et des contenus (articles, podcasts, vidéos, live…) et expliquez les avantages et les difficultés du métier. Que gagne et que perd un pro s’il veut intégrer une agence indépendante ? Une franchisée ? Un réseau immobilier ? Soyez le plus honnête et le plus exhaustif possible. Cette action vous sera bénéfique à plusieurs égards :  vous pourrez séduire de nouveaux talents, freiner les ardeurs d’entrepreneurs qui se lancent sans trop connaître l’envers du métier et renforcerez votre professionnalisme. 

2 – La nature de cette inquiétude : l’impact négatif sur l’image de la profession

C’est l’autre versant de cette thématique : pour quelles raisons le volume grandissant de professionnels de l’immobilier inquiète-t-il tant ? Trois critères se distinguent : 

  • À la première place – écrasante figure : la crainte de la dévalorisation de la profession jugée trop accessible. 73 % des répondants ont fait part de cette inquiétude;
  • À la deuxième place : 49 % des pros craignent un manque de formation;
  • Dans une moindre mesure : 28 % d’entre eux anticipent une baisse des honoraires.

Les conseils d’Immo2

👉 Concentrez-vous sur vos conditions d’agence : faites un audit auprès de vos équipes, sondez vos collaborateurs sur les valeurs, les points forts, les points faibles et la vision de votre agence (le benchmark suggéré précédemment peut vous y aider). En marge de cet échange, vous aurez la conviction que vos frais d’agence ont lieu d’être ou si, au contraire, il vous faut modifier votre système de commission.

👉 Argumentez sur la valeur ajoutée de votre agence : lorsqu’un client passe par votre agence, que paie-t-il réellement ? Quels sont les retours de vos anciens clients et comment pouvez-vous en faire une force ? Vous devez impérativement être capable de savoir et de dire ce que vous vendez à vos clients.

👉 Valorisez tous ces points sur tous vos canaux de communication : affiches vitrines, book de service, site Internet, discours lors de votre R1, posts sur les réseaux sociaux.

👉 Ce point-là fait écho à la crainte d’un manque de formation. Ne perdez pas de vue que la loi Alur permet de réguler la profession au travers de la formation obligatoire. Vous resterez toujours dans la course si vous vous formez régulièrement et sérieusement. Si vos concurrents n’en font pas de même, tant pis pour eux… et tant mieux pour vous. 😉

3 – Les professionnels souhaitent une modernisation de la loi Hoguet

Cette partie est une bonne transition avec les craintes que nous venons de commenter. Notamment au regard du nombre grandissant des professionnels et du risque d’une baisse de commission. D’après l’étude ImmOpinion, 60 % des répondants estiment que la loi Hoguet a besoin d’être modernisée. Nous ne connaissons pas les raisons exactes de cette attente, mais pensons qu’elle a un lien significatif avec les parties précédentes. Pour ce faire, nous avons interrogé 3 professionnels de l’immobilier pour recueillir leur opinion à ce sujet et voir comment cette loi pourrait être modernisée. Parmi eux : Vincent Vitorio, cofondateur de Progress-Immo; Fabienne Pelissou-Teissie, fondatrice de Vision Immo Consultants, et formatrice Le Campus; et Marc Gallon, dirigeant de Noovimo.

🗣️ Pour Vincent Vitorio, « la loi n’a pas particulièrement besoin d’être revue. Néanmoins, les règles doivent être les mêmes pour tous plutôt que de mettre en place des réformes pour essayer de limiter une nouvelle concurrence. » Finalement, cette concurrence amène à se poser des questions sur sa propre valeur ajoutée : comment je justifie et je valorise mon expertise ? Comment je justifie le prix de mes services ? Quels outils et quels services j’apporte à mes clients ?

🗣️ Pour Marc Gallon, la Loi Hoguet est une vieille loi de 1970. Elle ne prend pas en compte l’essor du numérique, les raisons d’un déménagement, le télétravail. De plus, « il faut une clarification sur “qui fait quoi”. » Seul un titulaire de carte professionnel de l’immobilier ou son délégateur peut entremettre un acquéreur et un vendeur. Étant à la tête d’un réseau immobilier, Noovimo, notre interlocuteur plaide pour une réforme sur les conditions d’obtention et d’utilisation de la carte T. « Aujourd’hui, il y a une confusion des genres entre l’agent immobilier (le titulaire de la carte T sous la loi Hoguet), le mandataire immobilier ou le conseiller immobilier en agence, ou l’agent commercial en immobilier en agence. » Il faut donc clarifier la notion d’agent immobilier. Qui est l’agent immobilier? Qui ne l’est pas ? La responsabilité étant basée sur la carte professionnelle de l’immobilier, on ne peut pas se retrouver avec 15 000 agents sous couvert d’une carte.

🗣️ Enfin, du côté de Fabienne Pelissou-Tessie, cette législation a également besoin d’être modernisée. La loi doit, selon elle, se concentrer sur l’habilitation et la formation des collaborateurs. « Il faut poser la réflexion sur les honoraires et les frais à la carte, arriver à inventer des modèles pour ouvrir le champ des services et aller vers plus de souplesse. » Elle doit s’adapter à 100 % de la pratique immobilière pour être plus en phase avec les modèles proposés, mais surtout, pour éviter quelques subterfuges : « Le sport actuel étant de faire de l’immobilier en détournant la loi Hoguet à coups de levées de fonds. »

À l’issue de cet article, nous retenons deux choses. Tout d’abord, le nombre grandissant de professionnels de l’immobilier ne représente pas une menace dans votre activité à partir du moment où vous savez justifier votre valeur ajoutée. Enfin, la loi Hoguet gagnerait à vivre en son temps et à s’adapter à la pluralité des modèles immobiliers qui se sont installés dans le paysage immobilier. De fait, on en arrive à ce point : le vrai problème, ce n’est pas le nombre d’agents immobiliers, mais ceux qui ne sont pas considérés en tant que tel.

Si vous voulez encore des articles comme ceux là cette année, participez à l’étude 👇

Tous les participants recevront une synthèse de l’étude riche en enseignements

Visuel Étude Immopinion 2022 Immo2 Immobilier

à propos

Article rédigé par Marline Blain

Forte d'un background journalistique implacable, d'une capacité rare à retranscrire l'information et passionnée de littérature : faîtes confiance à la plume de Marline pour vous guider, vous rassurer et faire de vous l'un des vecteurs de l'immobilier de demain. ... Lire la suite

Débats et commentaires de la communauté

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  1. f.prince@prince-patrimoine.com says:

    la loi alur n’a pas apporté grand chose en ce sens. En cause: oui, il faut se former régulièrement (mais infiniment moins qu’en gestion de patrimoine par exemple) et ces heures de formation ne sont pas comptabilisées que si elles ont été faites pour de l’immo. Vous pouvez entrer d’autres formations n’ayant rien à voir avec la profession et cela est pris en compte.

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