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Le dernier mois de l’année. On clôture les comptes, on prépare les skis et on fait les dernières courses pour faire plaisir à nos proches. 2018 a été un bon cru. Immobilier, en tout cas. Ces dernières semaines, on a serré des mains, on a déambulé dans les salons de l’UNIS, de la FNAIM, au SIMI ou au MAPIC. On a pris les dernières doses d’énergie pour finir l’année, et affronter l’hiver. En 2018, on n’aura jamais autant parlé de la Proptech. L’immobilier fait rêver, les particuliers bien sûr, mais aussi les startups et les investisseurs. Peut-être pour ça qu’Airbnb se voit en promoteur immobilier, que les portails de petites annonces font des annonces pas si petites et que l’on voit des entreprises immobilières devenir des pointures de la tech. C’est le dernier édito de l’année.
Tout d’abord, avant qu’il fasse trop froid, l’immobilier ne s’arrête pas en décembre, et c’est en décembre que l’on se rappelle au bon souvenir de ses anciens prospects et de ses futurs clients. Si vous voulez vous différencier pendant que vos concurrents restent au chaud et préparent leur future raclette entre amis, voici un kit de communication pour le mois de décembre!
Qui dit raclette, dit montagne, dit ski. Et qui dit ski, dit location saisonnière. La période va être cruciale pour certains d’entre vous. J’espère que vous avez tout bien préparé. En tout cas, il se prépare des choses dans la location saisonnière.
De la location à la refonte des espaces immobiliers
Vacasa, c’est le petit nouveau de la location saisonnière. Petit nouveau qui a tout de même 2 % du marché aux États-Unis. Et qui vient de lever 66 millions de dollars. Ce qui prouve que l’on peut encore innover et prendre des parts de marché dans ce secteur. Malgré Airbnb.
Après son annonce il y a plus d’un an quant au partenariat avec des promoteurs, Airbnb a décidé d’accélérer. Tout reste flou. Mais il va lancer Backyard en 2019. Son objectif est de réinventer la manière de penser, de concevoir et de vendre des biens immobiliers. Rien que ça. Dans son communiqué, il parle de tout et de rien, mais il sent le devoir de changer les choses :
- Ajouter facilement des pièces;
- Repenser les espaces pour partager plus;
- S’adapter aux nouveaux usages de la nouvelle génération;
- Et, bien sûr, mettre au centre de tout cela l’impact écologique.
À suivre. Deux choses sont sûres : il a les clients pour faire ses tests, et il n’est pas le seul à vouloir repenser les usages de l’ensemble de la chaîne de valeur, après avoir dominé un marché.
À une échelle différente, Hub-Grade vient de lever 3 millions d’euros. Cette levée a pour objectif de créer ses propres espaces de travail partagés.
En réalité, ces entreprises se sont positionnées sur un segment de marché qui n’existait pas il y a encore 15 ans. Alors, c’est dans leur ADN de réinventer, de repenser tout, jusqu’à l’espace immobilier. Vouloir maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, de la conception à l’utilisation, en passant par la mise en marché. WeWork en est l’exemple type. 3 milliards pour sa levée de fonds. Bon, ce n’est pas les 16 milliards promis, mais ça permet d’avoir les coudées franches.
Avec le coliving, le coworking, la suite logique est de repenser les lieux pour les adapter à leurs usages. Ou de les penser directement pour ces usages. Mais il y a des limites, des embûches sur la route que prennent ces entreprises. L’information, c’est qu’ils ont déjà commencé à emprunter cette route. Les acteurs traditionnels sont aussi attendus sur le trajet.
La chasse aux mandats de vente immobiliers
Un autre acteur qui change son approche, c’est le portail immobilier. On écrivait sur REALas, pour raconter l’histoire et l’ascension de la startup en Australie. Devenir la plateforme incontournable pour les vendeurs grâce à un positionnement sur les prix, ça a de la valeur, car ça génère des mandats. Sinon, pourquoi SeLoger aurait-il lancé son offre pour capter des vendeurs? Pourquoi Bien’ici lance-t-il son estimateur en ligne?
Tout le monde sait que c’est le nerf de la guerre pour les professionnels de l’immobilier. Et que l’estimation est la clef. MeilleursAgents a bien rebattu les cartes en France. Et maintenant, la plupart des acteurs sautent dans le wagon.
Zillow est d’ailleurs devenu le portail immobilier numéro 1 aux États-Unis grâce à Zestimate. En tout cas, c’est la théorie de beaucoup de monde. Zestimate permet d’estimer des biens et leur potentielle valorisation sur 1 an. Ce n’est donc pas anodin si, au moment où Opendoor, qui va plus loin en proposant un prix d’achat ferme grâce à des algorithmes similaires à Zestimate, Zillow se sent menacé. Il a lancé Instant Offer, un concurrent d’Opendoor. Mais Instant Offer, c’est un formidable outil d’entrée de mandat, en réalité. En moyenne, seulement 1 % des gens qui demandent une offre sur Instant Offer passe le pas de vendre son bien à Zillow. C’est donc 99 % des demandes qui sont des opportunités de mandat de vente pour les agents immobiliers, clients de Zillow. Un business plus juteux et bien moins risqué pour Zillow.
Je l’avais déjà dit à l’époque du lancement de l’offre de Dili en France : l’iBuying est un formidable outil d’entrée de mandats, au-delà de l’achat du bien, qui est une tout autre histoire. Plusieurs questions se posent alors : les portails vont-ils tous proposer des offres d’iBuying? Les agents immobiliers sont-ils prêts à accepter un double jeu des portails en échange d’apport de mandats? Demain, les iBuyers vendront-ils des leads vendeurs aux agents immos? Et les agents immobiliers n’ont-ils pas intérêt à proposer des offres d’iBuying pour récupérer les mandats, et ne pas perdre une partie de leur marché?
Qui maîtrisera demain l’entrée de mandats en France? Le particulier a de plus en plus d’offres : vendre seul, communiquer sur les portails, les agences low cost, l’iBuying et, bien sûr, l’agence immobilière traditionnelle sous ses nombreuses formes. La chasse à l’entrée de mandats est ouverte et elle ne fermera pas en février. Il est plus que temps de discuter des attentes avec vos clients pour continuer à être compétitif sur ce point crucial de votre business immobilier!
L’avenir de l’immobilier est-il dans les startups?
C’est la question que tout le monde s’est posée dans les salons de cette fin d’année. Et on va encore se la poser en 2019. Une chose est sûre : les pros de l’immobilier ont tout intérêt à s’ouvrir aux startups pour créer l’immobilier de demain. Aux startups et aux prestataires qui sont pertinents pour leur business. Faites donc un tour sur La Réserve! 😉
On a d’ailleurs vu apparaître 4 entreprises tech de l’immobilier dans le FW500, classement des meilleures startups techs en France par FrenchWeb. Bon, la première (effiCity) n’est qu’à la 78e place. Il reste encore des paliers à passer. Mais je vois bien plusieurs entreprises dans le top 50 l’année prochaine. L’immobilier représente 18 % du PIB en France, et la Proptech s’organise.
J’ai d’ailleurs entendu beaucoup de questions, de questionnements surtout, concernant les différentes organisations autour des startups de l’immobilier. La FF2I, acteur ancestral, qui communique de plus en plus sur la Proptech; Real Estech, qui réalise des études avec de gros acteurs du secteur; et dernièrement, The French Proptech, qui s’est réuni avec de vraies ambitions. 3 projets, 3 envies :
- La FF2I présente des startups aux pros de l’immobilier et propose des voyages d’études, ainsi que des rendez-vous pour anticiper le futur de l’immobilier;
- Real Estech s’adresse aux foncières, aux promoteurs et aux family offices en les éduquant sur l’évolution du marché, et leur ambition est de créer un fonds;
- The French Proptech est une association de startups de l’immobilier qui souhaite redéfinir les contours du changement de l’immobilier en cours et porter la voix de la Proptech française.
Ce n’est qu’un résumé, mais je trouvais important de vous présenter ces initiatives et d’essayer de clarifier le positionnement de chacune. Ce qui est bien dans tout cela, c’est que ça bouge, et que tout le monde se bat pour une chose essentielle : faire collaborer les acteurs traditionnels et les nouveaux acteurs du marché. On attend avec impatience de voir des ponts entre ces différents projets pour augmenter la puissance de l’impact de la Proptech en France. Et créer l’immobilier de demain, ensemble. Notre combat de toujours.
Maintenant, on sait que l’immobilier reste un métier humain, et un métier de terrain. Alors, pour finir sur une bonne note, on voulait mettre en avant les initiatives des pros de l’immobilier qui luttent pour le mieux logement, contre la malnutrition et contre l’isolement.
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