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Le printemps sonne à nos portes. Les bourgeons vont diffuser dans l’air l’envie de sortir, et l’envie de changement. On veut changer de rythme, de lieu, d’environnement. De là à envisager un déménagement, il n’y a qu’un pas. On sait que la période est propice à l’immobilier et qu’il y a beaucoup d’actions à mettre en place en mars et en avril. À un moment où l’on parle de syndic-bashing, où les notaires s’intéressent de plus en plus au digital, la 3D et le BIM ont eu la part belle au MIPIM. Plein de choses à voir dans cet édito.

D’ailleurs, les salons et les conventions ont dû boosté pas mal d’entre vous! J’ai écrit un article sur ma vision suite au MPIM 2019. Je ne vais donc pas parler de ça aujourd’hui, mais plus du métier, du terrain et de l’avenir. Car il se construit aujourd’hui. Ou se détruit.

# Le syndic-bashing est lancé!

Le 5 mars dernier, Edouard Philippe, pour fêter les 10 ans de l’Autorité de la concurrence, a décidé d’attaquer tous azimuts, et notamment du côté des syndicats de copropriété.
Il a annoncé plusieurs mesures :

  • Plafonner la tarification de l’état daté. Aux alentours de 400 euros.
  • Plafonner les frais de recouvrement.
  • Mettre en place des sanctions à l’encontre des syndics qui n’utilisent pas le contrat type (qui était devenu obligatoire dans la loi ALUR). Apparemment, depuis 2017, 41 % dans les contrats passés entre copro et syndics comporteraient des anomalies.
  • Et enfin, la mise en concurrence obligatoire des syndics. Tous les 3 ans.

Au-delà de l’effet d’annonce, beaucoup de choses étaient déjà prévues dans la loi ALUR. Mais les décrets n’ont jamais vu le jour. Ce qui est intéressant, c’est la réaction de la FNAIM et l’UNIS à l’unisson. Je vous invite à lire leur communiqué de presse ici.

En résumé, plafonner l’état daté poussera les syndics à faire le strict minimum, au lieu du nécessaire. Le contrat type n’est pas bon et ne l’a jamais été (47 modifications ont été apportées depuis sa création). Et la mise en concurrence tous les 3 ans va à l’encontre des enjeux de rénovation énergétique demandés aux copropriétaires par ce même gouvernement, car ces rénovations s’établissent dans un temps long.

Déjà, c’est vraiment bien de voir l’UNIS et la FNAIM s’unir!

Mais ce qui m’intéresse le plus, c’est cette idée de mise en concurrence. Si elle traîne dans un coin de la tête des politiques, c’est qu’elle aura un impact positif sur l’opinion publique. Et c’est là le centre du problème à mes yeux. Les syndics de copropriété n’ont pas une bonne image aux yeux des Français. Ils sont vieillissants et n’innovent pas, au-delà du fait qu’ils facturent très cher des prestations qui pourrait être optimisées. Voilà ce qu’ils en pensent. Il faut changer cette image. C’est urgent.

La mise en concurrence obligatoire n’est pas une bonne chose dans un marché libre. Et je ne crois pas au fait que ce sera mis en place. Mais ça n’engage que moi. Par contre, la réalité est que la concurrence envers les syndics est déjà en marche. Et elle n’est pas politique. Elle vient des startups, que vous pouvez retrouver dans notre catégorie gestion de copro. Homeland a d’ailleurs annoncé une levée de 2 millions de dollars il y a une semaine.

Ces acteurs ont automatisé une grosse partie de la chaîne de valeur des syndics de copro et cassé les prix. Comme les agences low-cost pour la transaction.

Il est donc grand temps de se réinventer pour les syndics de copro et de communiquer sur leur savoir-faire! En analysant pour l’une de mes conférences ces nouveaux acteurs, voici 5 conseils que je peux donner à tous les syndics :

  • La première chose, c’est de communiquer sur ses nouveautés et ses innovations. Cassez cette image établie aux yeux des Français que les syndics de copropriété sont vieillissants et qu’ils n’innovent pas.
  • La seconde, c’est d’être transparent sur son travail et sur ses prix dans sa communication. C’est encore beaucoup trop opaque. Et les marchés opaques sont ceux qui se font disrupter le plus rapidement.
  • La troisième, c’est d’automatiser ses actions à faible valeur ajoutée. C’est vrai dans toutes les activités, mais aujourd’hui, il y a encore trop de syndics qui passent leur temps à faire des actions qui peuvent être automatisées par des logiciels. Je conseille à tous les pros d’accorder deux heures par semaine à noter tout ce qui a été chronophage et de se mettre en situation de l’automatiser.
  • La quatrième est de changer d’outil très vite! Plus sérieusement, il faut que chaque syndic soit en mesure de présenter un outil aux copropriétaires qui soit facile d’utilisation, qui leur permette de tout gérer de manière simple et efficace. Et qui soit ouvert. L’innovation passera par l’interopérabilité des outils.
  • Et enfin, utilisez au maximum les témoignages de vos clients. On en voit très peu dans les syndics. Pourtant, c’est un choix complexe et engageant que de choisir un syndic. Les témoignages des clients satisfaits rassurent. Et utiliser les témoignages clients permet d’entrer dans un process d’amélioration continue.

Tous ces conseils, les syndics 2.0, les syndics online, les ont mis en place. À vous d’entrer dans la danse. Pour chasser les nuages.

# Les beaux jours arrivent : êtes-vous prêt? 

Mars, c’est le moment où les habitants sont de sortie, ils vont troquer leur soirée Netflix par des verres en terrasse. Et ils vont passer devant vos vitrines, regarder les biens immobiliers que vous avez à vendre, à louer. Avez-vous fait tout ce qu’il fallait pour leur donner le change?
J’ai préparé une liste de 10 questions à ce sujet pour vous :

  1. Avez-vous refait les photos de vos biens prises cet hiver? Du soleil, s’il vous plaît!
  2. Avez-vous mis en avant vos biens avec terrasse, jardin, balcon et piscine?
  3. Avez-vous préparé vos communications terrain pour aller à l’encontre de ces badauds heureux de profiter d’un rayon de soleil? Allez chiner du côté de Com’Augmentée, on a quelques flyers pour vous.
  4. Avez-vous organisé des événements à l’agence pour attirer le chaland en quête de sortie?
  5. Avez-vous acheté un peu de visibilité dans les lieux de sortie privilégiés de votre zone de chalandise? Sur la place où tout le monde va boire un verre?
  6. D’ailleurs, avez-vous tourné la vidéo ou rédigé l’article sur les 10 lieux de sortie les plus prisés par chez-vous?
  7. Avez-vous mis des partenariats en place avec le restaurant ou le bar qui a la plus belle terrasse du coin?
  8. Avez-vous pensé à organiser la reprise du running pour être beau pour cet été? Départ devant l’agence, bien sûr. Ça marche aussi pour le kitesurf ou le VTT de descente si vous êtes à la plage ou à la montagne.
  9. Et surtout, avez-vous prévu de vous montrer dans le quartier, de privilégier les démarchages à pied, d’être présent sur le terrain quand vos potentiels clients seront dehors, ou dans leur jardin?
  10. Dernière question : Êtes-vous prêt à remplir vos réseaux sociaux de communication ensoleillée?

Voici un exemple de support de communication ensoleillée que vous pouvez retrouver sur Com'Augmenté

Format carré
10 designs disponibles
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Allez faire le plein de vitamine D, et profitez-en pour rentrer du mandat! Il y aura des signatures chez le notaire cet été! Et d’ailleurs…

# Les notaires s’intéressent à la digitalisation

Les 8 et 9 mars, c’étaient les Notaires Digital Days. Pendant 2 jours, les notaires ont organisé un hackathon à Nantes. C’était la deuxième session. Leur objectif était clairement de réinventer la relation client grâce au numérique. Faisant suite à la loi croissance qui a mis en concurrence les études de notaire, avec la création de 4000 études supplémentaires. Mais aussi à l’arrivée du numérique, qui a changé les habitudes des particuliers vis-à-vis du notariat. Bref, les notaires se sont posé la question de la digitalisation de leur métier. Ainsi que de celle de l’expérience client et de la relation avec leurs partenaires. Il était temps!
Sur les huit projets, pas de projets dédiés à l’immobilier, mais des projets globaux plutôt intéressants, comme le coffre numérique de tous ses documents et actes tout au long de sa vie, ou une solution qui prédit, selon les étapes de sa vie, le notaire le plus compétent.
En tout cas, c’est une remise en question nécessaire et intéressante. Elle tombe d’ailleurs à un moment où la blockchain fait encore parler d’elle. Pour rappel, cette technologie pourrait bien redéfinir le rapport aux intermédiaires et la sécurisation des documents. Les notaires font donc bien de prendre le pari du numérique, pour être en mesure de proposer des solutions compatibles avec les avancées qu’amènera la blockchain ou ses dérivés. Et des avancées, il y en a. La Suisse a réalisé sa première transaction immobilière via la blockchain il y a quelques semaines, Propy a réalisé sa première transaction par blockchain en dollars et une résidence étudiante de luxe a été vendue en utilisant la blockchain. Si vous souhaitez en savoir plus, je sais qu’Arnaud vous réserve prochainement un point complet sur ce qui a été fait dans la blockchain et l’immobilier jusqu’à maintenant.
Et il y a, par exemple, des débouchés pour cette technologie dans le BIM et la 3D.

# L’avenir est-il en 3D?

L’information qui m’a le plus enthousiasmé ces derniers jours est la construction d’un village totalement en impression 3D pour les plus démunis. La maison sortirait à 4000 $? Impressionnant!
Mais avant que l’impression 3D se démocratise pour l’ensemble du bâtiment, il y a du chemin. Cela passera d’abord par l’impression de pièces complexes plus facile à réaliser en 3D, mais aussi par l’intégration concrète du BIM sur l’ensemble de la chaîne de valeur. De la réflexion projet aux outils d’aide à la vente en passant par l’utilisation du BIM sur le chantier, potentiellement en réalité augmentée. Microsoft a d’ailleurs sorti la V2 de son casque.

NDLR : Le BIM, Building Information Modelling, est tout simplement la maquette numérique d’un bâtiment. 

BIM - Maquette numérique, les avantages 

Tout cela m’a amené à me poser cette question : demain les commerciaux, les agents immobiliers devront-ils maîtriser le BIM pour le présenter à leur client? Quelles seront les obligations des propriétaires? Des copropriétaires? Qui aura accès au BIM? Il faut regarder ce qui se fait du côté du bâtiment de temps en temps, car ça pourrait bien changer les méthodes de travail de l’ensemble de la profession immobilière. À suivre. En tout cas, pour boucler la boucle, je suis assez persuadé que demain, les syndics de copro devront utiliser le BIM et seront même peut-être obligés par la loi de le tenir à jour pour faire le suivi des bâtiments. Tout un programme! D’autant qu’il devient de plus en plus envisageable de recréer le BIM de l’ancien… 
Matterport a levé 48 millions de dollars pour continuer à modéliser de plus en plus de biens et de bâtiments dans l’ancien. Et il a des solutions pour injecter sa modélisation dans les outils pour gérer et générer le BIM. 

Bref, tous les acteurs de l’immobilier poussent vers la digitalisation. Des initiatives arrivent pour fluidifier le marché. Restez ouvert. Mais aujourd’hui, l’heure est à fluidifier VOTRE marché. Allez chercher des mandats, valoriser vos biens et allez rentabiliser votre business pour que vous et vos clients puissiez partir en vacances le cœur léger!

Editorial Immobilier Vincent Lecamus Mars

à propos

Article rédigé par Vincent Lecamus

Passionné par l'innovation, Vincent est en veille constante pour dénicher les technologies et tendances qui vont impacter le secteur immobilier. Quand Vincent n'est pas occupé comme journaliste sur Immobilier 2.0, il développe de nouveaux projets entrepreneuriaux et coach des ... Lire la suite

Débats et commentaires de la communauté

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  1. Sandra Dettwiller says:

    Super article… enfin on parle un du Syndic… vous parlez d’innovations, pourriez-vous me dire quelles seraient les tendances à venir ?

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