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C’est la rentrée! Et elle commence sur les chapeaux de roue dans l’immobilier. Même si les ventes reprennent moins vite que d’habitude pour un mois de septembre. Du côté des événements, des startups, de la Proptech et des annonces emplies d’enjeux, je n’ai pas eu de mal à trouver de l’inspiration pour cet édito. Chaque année, chaque rentrée, on s’extasie. C’est l’année de telle ou telle startup, c’est l’année de la Real Estech, de la Proptech, de la blockchain, de l’intelligence artificielle ou de n’importe quel autre mot barbare susceptible de générer du clic. Mais derrière les effets de manche, il se passe des choses. L’agent immobilier augmenté arrive, la location intelligente et dématérialisée est sur la route, les transactions décentralisées sont en chemin… Que s’est-il réellement passé pendant l’été? Et surtout, sur quoi faut-il se focaliser en ce début d’année?
L’agent immobilier augmenté est-il l’agent immobilier de demain?
À l’heure où les professionnels de l’immobilier regardent la concurrence naître et grandir à vitesse grand V – entre les iBuyers et les agences low cost -, on réfléchit déjà aux supers agents immo, aux États-Unis. Au-delà d’une accroche pour transformer de nouveaux négociateurs ou mandataires, Keller Williams continue sa transformation numérique en lançant des bureaux online, en plus de ses bureaux physiques pour permettre à ses négociateurs de travailler dans les zones les plus retranchées. Pendant ce temps-là, les mandataires totalement online en France trouvent des solutions pour ramener des bureaux physiques dans les villes; c’est donc la question du dosage entre le digital et le physique qui se pose pour occuper le territoire en tant que réseau.
Après, le cœur du sujet est, de toute façon, l’homme. Celui qui travaille au quotidien. Et là, les atouts du digital ne sont plus à démontrer. C’est dans cette optique que KW a aussi envoyé son écosystème dans le cloud, mais surtout signé un partenariat avec CognitiveScale, une grosse entreprise d’intelligence artificielle. L’objectif est « d’apprendre au fur et à mesure que les agents utilisent nos outils. Par exemple, quand nos agents rédigeront des offres, l’IA leur indiquera la pertinence de leur offre et la manière de la renforcer. Ils recevront aussi des analyses de marché local pour mieux conseiller les clients ». L’agent de demain sera donc encore plus intelligent qu’il ne l’est déjà.
Et ce n’est pas les équipes de Compass qui vont nous contredire. Le réseau américain a annoncé clairement ses objectifs : « avoir 20 % du marché des 20 plus grandes villes des États-Unis d’ici 2020 ». La techno est au cœur de sa stratégie. L’agent immobilier augmenté, au cœur de sa communication. Et pour le recrutement, il utilise apparemment des méthodes assez, disons agressives. Mais son objectif est clair : recruter les meilleurs managers, qui seront automatiquement suivis par les meilleurs négos. Car il n’y a pas de secrets : le cœur du métier est dans l’humain. À tel point qu’il a mis en place un système de prêt sans intérêt pour que les agents puissent se former et s’améliorer. L’humain augmenté, oui. Mais l’humain quand même.
La Gestion locative est-elle en train de se dématérialiser?
Airbnb a tracé le chemin dans la location saisonnière. Aujourd’hui, ni les propriétaires, ni les locataires n’imaginent payer de la main à la main leur location saisonnière. C’est tellement plus simple de le faire en ligne. C’est sûrement pour cela que l’on voit de plus en plus de concurrents arriver sur le terrain de Airbnb, avec des levées de fonds comme celle d’Homelike. Mais on voit d’autres initiatives comme Spotahome, qui veut amener le système Airbnb sur la location moyen long terme : étudiants, expats, etc. Et il y a quelques jours, c’est carrément Leboncoin qui a annoncé la possibilité de payer en ligne ses locations courte durée! Alors, le paiement en ligne et la centralisation des locations sur une seule et unique plateforme, est-ce ça l’avenir de la location courte et moyenne durée?
Et quid de la location classique. Déjà, la gestion locative s’industrialise de plus en plus avec des initiatives comme Homepilot, qui a levé 600 000 euros le mois dernier. Et les services additionnels viennent simplifier et fluidifier le marché. Par exemple, Garantme a levé 800 000 euros pour garantir le loyer des locataires n’ayant pas de garants suffisants pour décrocher le Graal : un appartement à louer. Ces nouvelles initiatives inspirent et sont souvent incluses, dès leur création, dans les innovations sociales liées à la location, comme le coliving ou le coworking. On peut donc imaginer que ça devienne une base dans la location demain. Surtout si les leaders du secteur l’intègrent sur leur plateforme : Zillow a lancé le paiement directement en ligne pour les locations sur son site. Damn! Est-ce que Seloger, avec LouerVite, va passer le pas? Et donc, le paiement en ligne et la centralisation des locations sur une seule et unique plateforme : est-ce ça, l’avenir de la location quel que soit le type, finalement?
La blockchain est le mot clef de la rentrée
Quand quelqu’un parle de dématérialisation, tout le monde se tourne vers la blockchain, notamment dans la tech. Et comme le terme à la mode, c’est Proptech? Hé bien, tout le monde se tourne vers la blockchain et l’immobilier. C’est clairement le mot en forme en ce moment. Vous voulez faire du retweet sur Twitter : mettez le hashtag #blockchain!
C’est fou le nombre de sollicitations que j’ai reçues concernant la blockchain dans l’immobilier, suite à un article que j’ai écrit… il y a plus d’un an. Bon, pour faire court, on en est aux prémices, mais il continue de se passer des choses et c’est intéressant de suivre tout cela de plus ou moins loin, en attendant de voir si toutes les barrières seront levées un jour. On a quand même vu, pendant le mois d’août, un hôtel vendu totalement sur la blockchain, une assemblée générale de copropriété tenue via la blockchain et le Royaume-Uni faire un grand pas vers la mise en place de son registre cadastrale sur la blockchain, en annonçant le choix de sa techno. Mais pour rappel, la blockchain n’est qu’un outil : sans partage de la data, cela n’a aucun intérêt. C’est donc le partenariat entre les notaires et le Crédit Agricole, permettant de fluidifier l’échange des documents liés à une transaction immobilière, qui me fait penser que blockchain ou non, on avance, à petits pas certes, vers une fluidification du marché de l’immobilier grâce à la technologie. Grâce à la Proptech.
Et du coup, la Proptech?
Toujours un buzzword. MetaProp a publié une étude pendant l’été et la plupart des investisseurs dans les nouvelles technologies comptent réinvestir, a minima, les mêmes sommes que celles investies l’année précédente dans les startups de l’immobilier. Pour rappel, on avait dépassé les 12 milliards de dollars d’investissement en 2017.
Du coup, on continue de travailler pour vous sur ce sujet. On a donc interviewé deux pontes du secteur pour vous : Mike et James. Et on va continuer à travailler avec eux à l’avenir pour pousser encore plus la réflexion. Puis, vous l’avez sûrement vu, mais on a créé un événement avec 8 prestataires de la Proptech pour toujours vous donner plus d’outils pour rentrer des mandats. C’est même d’ailleurs gratuit pour les premiums! Et pour ceux qui ne viendraient pas à ce magnifique événement, on se retrouvera au RENT le 3 et 4 octobre. Profitez de la réduction ici!
Dernier élément : on a dépassé les 500 prestataires sur La Réserve : ça devient sérieux. Allez vous balader pour trouver des outils pertinents et des prestataires performants pour booster votre business. 😉
Et ne vous inquiétez pas, on continue à bosser et à vous proposer de bons plans ainsi que de la réflexion pour que la profession soit tirée vers le haut!
Et vous, qu’est-ce qui vous a marqué depuis votre rentrée?
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